lundi 23 mars 2009

La théorie souveraine - Les philosophes français et la sociologie au XXe siècle

Louis Pinto



Paru le : 19/03/2009
Editeur : Cerf
Collection : passages
Prix : 39 €

« La philosophie ne voyage point », déplorait Jean-Jacques Rousseau. La découverte d'autres cultures lui semblait procurer un indispensable dépaysement et une idée élargie de l'humanité. Or, depuis l'époque des Lumières, les sciences de l'homme ont connu un développement considérable que les philosophes en France n'ont pu ignorer. La sociologie en particulier, issue avec Durkheim de la discipline philosophique, n'a cessé d'être présente à leur esprit. Mais on ne peut analyser le problème qu'elle a posé à la philosophie depuis plus d'un siècle sans envisager ce que la pensée la plus théorique doit à des traditions, à des hiérarchies intellectuelles, à des découpages disciplinaires.

Quatre périodes ont été étudiées ici, entre les années 1900 et les années 1970 : la première, marquée par le débat sur le durkheimisme ; la deuxième, dominée par la phénoménologie ; la troisième, placée sous l'emblème du structuralisme ; et la dernière, sous l'emblème des rapports entre politique et philosophie, savoir et pouvoir. Au lieu de recenser ou d'encenser, comme on le fait trop souvent, les pensées d'auteurs prestigieux qui ne manquent pas ici (Durkheim, Husserl, Sartre, Merleau-Ponty, Lévi-Strauss, Foucault, Bourdieu, Deleuze, Derrida, etc.), Louis Pinto s'est donné une autre tâche : celle de comprendre comment les stratégies des philosophes commandées par leur position et leurs ressources dans le champ philosophique ont favorisé l'invention d'instruments conceptuels, parmi lesquels l'antinaturalisme et l'antiobjectivisme. On est ainsi conduit à voir tout autrement les philosophes aussi bien que leurs discours.

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