mercredi 6 juin 2012

La propriété intellectuelle Évolution historique et philosophique

Mireille Buydens


Juin 2012 - Bruylant - 95 €

Pourquoi la propriété intellectuelle n’est-elle apparue en Occident qu’au 15e siècle ? Pourquoi était-elle impensable avant ? Qu’est-ce qui a permis son apparition ? Comment les philosophes l’ont-ils justifiée? Et quelles sont les critiques qu’ils formulent aujourd’hui à son encontre ? C’est à ces questions essentielles que tente de répondre ce livre. Car la propriété intellectuelle fait aujourd’hui question : des discussions sur la brevetabilité du vivant et des méthodes commerciales aux questions soulevées par la copie des oeuvres sur Internet, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur sa justification, ses limites, voire même son avenir. Si elle suscite la controverse, c’est parce qu’elle pose un problème fondamental : peut-on s’approprier la création, dans quelle mesure et à quelles fins ? Pour éclairer ce débat, ce livre propose un voyage dans l’histoire des idées : explorer le statut de la création dans l’histoire occidentale et voir dans quel contexte intellectuel et juridique est apparue l’idée d’une appropriation des oeuvres de l’esprit. On verra ainsi pourquoi l’Antiquité, pourtant éminemment créative et juridiquement sophistiquée, ne pouvait pas penser une propriété de l’immatériel, et pourquoi le Moyen-âge considérait l’invention comme une activité adultère. La révolution nominaliste au 12e siècle, la querelle des arts libéraux, le calvinisme, mais aussi l’évolution des théories de la propriété construisirent petit à petit un cadre intellectuel induisant l’émergence de cette institution qui allait devenir la propriété intellectuelle. On verra comment et pourquoi les philosophes tentèrent alors de la justifier, et comment ils s’attèlent aujourd’hui à la critiquer. Il apparaît ainsi que la propriété intellectuelle est une institution qui suppose un certain biotope philosophico-juridique : la modification d’un ou plusieurs paramètres de ce dernier pourrait entraîner, sinon sa disparition, à tout le moins sa transformation plus ou moins radicale. 

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