lundi 17 novembre 2014

Françoise Coblence, Michel Enaudeau : Lyotard et les arts

Klincksieck - Novembre 2014 - Collection : Esthétique


Aucune discussion d’ensemble des écrits de Lyotard sur l’art n’avait été entreprise. Or sa réflexion sur les arts – musique, cinéma, peinture surtout – est une part essentielle de son œuvre, comme en témoignent les analyses proposées dans Discours, figure, Que peindre ?, Moralités postmodernesL’Inhumain et Les Écrits sur l’art contemporain et les artistes. Moins remarqué pourtant est le fait que Lyotard a collaboré avec des peintres (Monory, Guiffrey, Adami, Sam Francis, Appel, Buren, etc). Il a été commissaire d’une exposition en 1985 qui a fait date, « Les Immatériaux », au Centre Georges-Pompidou. Plusieurs textes du volume ainsi qu’un entretien inédit avec Bernard Blistène sont consacrés à cette manifestation.
Pour ce livre Françoise Coblence et Michel Enaudeau ont sollicité non seulement des lecteurs avertis de Lyotard (Christine Buci-Glucksmann, Élisabeth de Fontenay, Jean-Michel Rey, Jean-Loup Thébaud, Herman Parret, Anne Cauquelin, Gérald Sfez, Jean-Claude Rolland, Claudine Eizykman et Guy Fihman, Jean-François Nordmann, Jean-Patrice Courtois), mais aussi de plus jeunes chercheurs (Gaëlle Bernard, Frédéric Fruteau de Laclos, Claire Pagès, Jérôme Glicenstein, Maud Pouradier, Evelyne Toussaint) qui découvrent pour leur propre compte le travail de Lyotard sur les arts.
Les contributions rassemblées analysent les concepts forgés par Lyotard, tels que « figural », «libidinal », « sublime », « immatériau », « matière », « imprésentable » « affect », « écriture ». À travers eux, cette pensée de l’art veut rompre avec l’esthétique au sens académique du terme pour voir ou entendre dans les oeuvres l’événement de la couleur ou du son. C’est donc bien d’un enjeu « ontologique » qu’il y va : l’art est seul à nous présenter la frappe sensible de l’être.

Françoise Coblence est professeur émérite d'esthétique à l’Université de Picardie Jules-Verne, membre de la Societé psychanalytique de Paris, directrice de la Revue française de psychanalyse. Elle a notamment publié Le dandysme, obligation d’incertitude (PUF, 1988) ; Sigmund Freud 1886-1897 (PUF, 2000) ; Les attraits du visible (PUF, 2005).

Michel Enaudeau est journaliste. Codirecteur avec Jean-Loup Thébaud du colloque « Comment juger ? À partir du travail de Jean-François Lyotard » (Cerisy-la-Salle, 1982). Il a publié Fiction et vérité freudiennes, entretiens avec Laurence Kahn, Balland, 2004.

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